La Grande Peur

De Jacques Senelet

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Extraits
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Les brigands arrivent… Ils pillent les demeures, incendient les récoltes, égorgent femmes et enfants. Des messagers paraissent, haletants, gris de poussière, mouillés de sueur.
…Ils approchent… On a vu leurs armes luire dans les bois, on a vu s’élever sur les routes, les nuées de poussière roulant au devant de leurs chevaux…
Aussitôt les portes de la ville se ferment, la population court aux armes…
C’est la GRANDE PEUR, phénomène inouï, presque inexplicable, auquel on ne croirait pas si l’histoire n’en était appuyée par des centaines de témoignages.

L’anecdote y est traitée sur le ton d’une comédie dramatique qui révèle à quel point ces « folles journées » emplies de craintes et d’espoir, furent en quelque sorte l’abcès de fixation de cette période fébrile, annonciatrice des profonds boulversements qui sont à l’origine de notre société.

N’oublions pas que le 4 août 1789, seulement une semaine après la fin de la GRANDE PEUR, les privilèges étaient abolis et que le 26 du même mois voyait naître la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Par l’importance des moyens mis en œuvre, la municipalité nous a permis de mener à bien ce projet exceptionnel et inédit, qu’est « ILS ARRIVENT… »

Depuis janvier, plus de cinquante bénévoles, comédiens, techniciens, costumières, figurants, musiciens, chanteurs, cavaliers… encadrés par une équipe de professionnels, travaillent d’arrache pied à la réalisation du spectacle.
Au travers de cette entreprise, nous avons voulu faire d’une pierre, deux coups: d’une part commémorer de façon originale le Bicentenaire de la Révolution, d’autre part, renouer avec une belle tradition en réhabilitant un lieu châtillonnais, le Théâtre de Verdure de la Douix, qui accueillit en son temps Jean Dasté, Jacques Copeau et bien d’autres illustres Compagnies…

Gageons que tout ceci finira par des chansons.

Extraits

Textes originaux datant de 1789, tirés d’un recueil de chansons de l’époque.

Chanson sur les affaires du temps.
Quand notre créateur suprême
Tira le monde du Chaos il fit tous les hommes égaux
Droits ou bancals on est les mêmes
Il n’y a pour nous qu’un bon système.
Point de nobles, point de prélats (bis)
Chacun doit être, membre du Tiers Etat.
Loin de ses sujets le bon père
Doit ramener cet heureux temps
Tous les français sont ses enfants,
Marqués du même caractère.
Ce bon roi dit d’un ton sévère:
Nobles, seigneurs, abbés, prélats (bis)
Vous êtes tous, membres du Tiers Etat.
Un citoyen ami fidèle,
Ministre du meilleur des Rois
De nos maux diminue le poids;
Pour le peuple rempli de zèle,
Il prend Sully pour osn modèle,
Malgré les nobles, les prélats (bis)
Necker soutient les droits du Tiers Etat.
Le siècle d’or va reparaître,
Les laboreurs, les artisans,
Le cergé, les petits, les grands,
Tous sujets d’un seul et bon maître,
L’égalité verront renaître
Nobles, seigneurs, abbés, prélats (bis)
Vous serez tous, membres du Tiers Etat.
Une saine philosophie
Qu’un vieux temps ne connaissait pas,
Eclaire aujourd’hui nos climats
On n’est plus dans la barbarie,
Si funeste pour la patrie;
Vous n’êtes plus nobles prélats (bis)
Des demi-dieux, pour tout le Tiers Etat.
Ou le bas nous blesse
Chacun se plaint d’être indigent
De beaux discours et point d’argent;
C’est ce qui nous désole
Un bon ministre, un roi prudent
Qui pleurent sur cet accident,
C’est ce qui nous console.
Bernés par de mauvais sujets,
Rien ne féconde leurs projets
C’est ce qui nous désole.
Ils leur restent de bons Français
Qui leur répondent du succès.
C’est ce qui nous console.
Un exécrable parlement,
Qui juge à mort par trop souvent
C’est ce qui nous désole.
On va couper le bras puissant
De ce colosse agonisant
C’est ce qui nous console.
A la police être asservi
Payer pour être mal servi.
C’est ce qui nous désole.
Cet infâme usage aboli
Combien d’abus seront punis
C’est ce qui nous console.
Des lettres de cachet pour rien
Pour te tuer confisquer ton bien
C’est ce qui nous désole
La liberté du concitoyen
Ne vas plus craindre aucun lien
C’est ce qui nous console.

Presse

« La grande Peur »
Une réussite et un succès.

Refaire l’histoire. Voilà un pari qu’il n’est pas facile de tenir. Et pourtant, les Châtillonnais de la Grande Peur l’ont gagné. Pour une affaire de brigands.

« Prévu pour être donné les 7, 8 et 9 juillet, ce spectacle auquel les acteurs se préparaient depuis plusieurs mois, n’a pu être donné que deux fois en raison de la pluie diluvienne qui tombait samedi dernier.
Mais ces deux spectacles furent chaque fois un véritable triomphe. Bien avant l’heure les gradins installés au théâtre de verdure de la Douix étaient remplis et les spectateurs n’ont pas regreté d’être venus.
Que ceux qui n’ont pas pu y assister se rassurent. La troisième représentation va être donnée. Décors, éclairage, acteurs, costumes, figurants, tout était parfait.
Avant le spectacle, M. Michel Serex,maire de Châtillon, rappelait l’ambiance de l’époque et les faits qui favorisèrent cette Grande Peur (qui s’avéra injustifiée) en un discours introductif.

Aujourd’hui 7 juillet 1789: L’Assemblée nomme les 30 membres de son comité de Constitution (Mounier est rapporteur).

8 juillet 1789: Mirabeau demande l’établissement d’une garde bourgeoise à Paris, et l’éloignement des troupes étrangères selon la demande des électeurs de Paris.

9 juilet 1789: L’Assemblée prend le nom d’Assemblée Nationale Constituante.
Truculent, rempli d’humour, le scénario imaginé par Jacques Senelet, cette évocation de « la petite histoire », est un morceau de choix qui a séduit tous ceux qui ont eu la chance d’y assister.
Nous ne vous raconterons pas les craintes, les péripéties, les scènes cocasses qu’entraîna dans notre bonne ville, cette rumeur annonçant l’arrivée de brigands qui pillaient récoltes et maisons, égorgeaient femmes et enfants
Sachez que les artisants de cette réussite son: Jacques Senelet pour le scénario, Pierre Mathiaut et Pierre Mettetal pour les décors et la technique, Jacques Lecoq et le Théâtre du Verseau pour la mise en scène, les 70 acteurs amateurs et figurants, parmi lesquels les chanteurs de la Chorale, le Rigodon, l’attelage et les chevaux de la Barotte avec les jeunes cavaliers et le conducteur Pierre Meuriot, et tous ceux qui ont participé à la préparation du spectacle.

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