Méchantes Langues

Mis en désordre par Jacques Senelet

En coproduction avec
le trio de contrebasses CARGO.

Présentation
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Avec « Méchantes Langues » ou les délices de la polémique, c’est à une conférence énervée, un chamboule-tout littéraire et musical, un exercice de détestation jubilatoire que vous convient la Compagnie des Gens et le trio de contrebasses Cargo.

Provoquer, chatouiller, titiller la curiosité du public autour de l’art du pamphlet, c’est ce à quoi les comédiens et musiciens de Méchantes Langues, animés d’une cruauté inhabituelle, d’une bonne dose d’humour noir et d’un brin de folie iconoclaste, s’emploient dans le cadre de ce nouvel opus placé sous le signe de la mauvaise foi la plus assumée.

Désaccords parfaits, querelles stylistiques ou idéologiques, coups de gueule, retournements d’opinion, comique de situation, anachronismes, mais aussi moments de tendresse inattendus, sont quelques-uns des ingrédients qui composent cet objet théâtral pas vraiment identifié au rythme soutenu et à l’efficacité redoutable.

Épaulée par quelques auteurs polémistes, tous farouches contempteurs des idées reçues et autres fines lames du verbe vengeur souvent sincères, parfois roublardes, réactionnaires ou progressistes, mais brillantes toujours, l’équipe de Méchantes Langues invite le public à assister à une réjouissante castagne littéraire.
Et que l’on connaisse ou non les écrivains ou les textes abordés, l’histoire qui fait écrin à ce pugilat verbal est suffisamment drôle pour que chacun y trouve intérêt… et plaisir.
Auteurs invités: Léon Bloy, Eric Chevillard, Désiré Nisard et Jacques Senelet.

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Les Méchantes Langues

De la Compagnie des Gens au Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix.

Dans le cadre de la semaine des arts, la Communauté de Communes du Pays Châtillonnais, la conservatrice Félicie Fougère et son adjointe Patricia Janeux avaient convié la Compagnie des Gens à présenter sa toute nouvelle création au sein même du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix.
Lors des six représentations de « Méchantes Langues », les comédiens auxquels se sont joints avec bonheur le trio de contrebasses Cargo ont fait pétiller les esprits à travers le détournement absolument déjanté d’une conférence consacrée à l’académicien châtillonnais Désiré Nisard.
Une conférence vite interrompue par un perturbateur en désaccord parfait avec les propos de la conférencière.
À partir de cet instant, tout déraille… Ce qui aurait pu être un spectacle consensuel et probablement ennuyeux tourne à la joute verbale puis au pugilat. La scène se transforme en un ring surréaliste où la mauvaise foi est de rigueur, où la polémique impose ses lois.
Nisard lui-même, agacé par les noms d’oiseaux dont on l’accable, sort de sa vitrine et c’est d’un rap musclé qu’il règle leur compte à ses détracteurs.
On aura compris que la polémique littéraire est ici le prétexte à un divertissement de haute volée.
Quelques belles plumes de notre littérature s’y partagent la vedette avec les dialogues irrésistibles des personnages quelque peu dépassés par la tournure des événements.
Et ça marche. La Compagnie des Gens, au mieux de sa forme, nous régale de ses trouvailles. On se croirait à Guignol. Et pan. Un coup sur l’Académie, une droite bien sentie sur les bobos, un soufflet sur les auteurs à la mode, un direct sur le consensus mou, un uppercut sur l’inventeur sadique du fil rouge sensé permettre l’ouverture d’une portion de Vache qui rit… La séance des travaux du dictionnaire et son festival de définitions loufoques est à cet égard, un moment d’anthologie. Tout cela finit par une bagarre indescriptible de « tontons flingueurs des lettres » provoquée par l’apparition du redoutable pamphlétaire Léon Bloy.
Mais la conclusion du spectacle, ou plutôt de la conférence, plonge le spectateur perplexe et hilare dans le doute : et si ce que nous avons vu et entendu pendant une heure n’était que le cauchemar de la conférencière ?…
Le dernier mot revient à Désiré Nisard lui-même. Apparemment nous n’avons pas rêvé.
Les nombreux spectateurs n’ont pas boudé leur plaisir devant cet objet théâtral jubilatoire rehaussé des somptueuses compositions de Cargo.
« Méchantes Langues » est un spectacle original comme la Compagnie des Gens en a le secret et qui devrait sans peine trouver sa place dans les bibliothèques et autres théâtres de la région. C’est en tout cas tout le malheur qu’on lui souhaite.

 

Pari tenu pour la Compagnie des Gens

Avec son titre Méchantes langues ou les délices de la polémique, le dernier spectacle de la Compagnie des gens promettait une démonstration de provocations, joutes verbales, traits féroces et mauvaise foi, autrement dit un festival de baston verbale. Le pari a été largement tenu par les comédiens de la compagnie, avec la complicité du trio de contrebasses Cargo.
La farce, mettant en scène une bibliothécaire précieuse, une conférencière sentencieuse, un contestataire tonitruant et un fantôme bien réel et bon vivant, a été une démonstration de l’art maîtrisé des comédiens châtillonnais.
Les recours à des complices de renom (Désiré Nisard, Michel Audiard, Grand Corps malade et autres spécialistes du genre) ont été salués par des salves de rires libérateurs du public. Cette collaboration entre la compagnie théâtrale locale et l’équipe du Musée du Pays châtillonnais-Trésor de Vix a été parfaite et en appelle d’autres.
Cette série de trois représentations avait obtenu le soutien de la Communauté de communes du Pays châtillonnais, de la Ville de Châtillon-sur-Seine, du Conseil régional et du Conseil général.

 

 

Un grand cru

Au lieu d’un dimanche après-midi devant la télé par ce temps mausade, j’ai décidé d’aller faire un tour du côté du musée. La Compagnie des Gens nous a offert un voyage littéraire avec un personnage emblématique de Châtillon: Désiré Nisard.
Les conférenciers étaient atypiques et l’académicien, sorti de son sommeil l’espace d’un instant, réveillait nos consciences. Ici pas question de s’assoupir, les acteurs étaient drôles, incisifs et espiègles, le dialogue moderne, le tout accompagné de trois jeunes artistes contrebassistes. Le décor feutré de cette petite salle annexe du musée apportait la proximité voulue par l’auteur.
Un grand cru de la Compagnie des Gens, à voir sans modération en espérant que cette pièce soit rejouée pour ceux qui n’ont pas vu ces représentations. Maintenant, c’est certain, sans pour autant lire ses oeuvres ardues, quand je passerai dans le jardin de la mairie, sur le buste de Désiré Nisard, je ne porterai pas le même regard.
Nous avons de la chance d’avoir cette troupe qui fait du Châtillonnais un lieu culturel qui n’a rien à envier aux grandes villes.

 Georges Morin
Maire de Brion-sur-Ource et Conseiller Général de Montigny-sur-Aube

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